Le Gros Souper de Nice est un récit qui rappelle les belles traditions qui entouraient la table de Noël.
« La veille de Noël nous n’allions pas à l’école, c’était le Gros Souper ; ce jour-là, nous avions droit d’entrée aux offices, c’était le Gros Souper ; ce jour-là, ce seul jour, notre père qui tourne les sauces mieux qu’Alexandre Dumas, se mettait en grand costume de Vatel, c’était le Gros Souper.
Quelle affaire pour des Appicius de dix ans !
Autour de la table où fume la carde sacramentelle, sont rangés des guéridons supplémentaires ; ils craquent sous le poids des innombrables assiettes du dessert.
Les enfants goûtent aux plats du bout des lèvres, et jettent des regards furtifs sur chaque guéridon tentateur ; c’est que du milieu des tartes et des piles de pommes, les bouteilles de liqueur semblent leur tendre les goulots.
Ils s’agitent sur leurs chaises, ces gourmands bien excusables ; leurs blondes têtes sont tendues, et leurs yeux brillent d’impatience.
« Maria, restez tranquille ; Albert, attendez que papa ait fini. » Pluriel inutile ! Ce jour-là la maison est une République d’anges. Si le service n’était enlevé, ils sauteraient par-dessus le service. »
Le Gros Souper de Nice est un texte extrait du journal « La Semaine niçoise » du 24 décembre 1898.
Ce récit a une suite intitulée « Montagne de desserts à Nice »