Le Pont-Vieux de Nice raconte l’histoire de cet ouvrage qui a été longtemps le seul moyen de franchir le Paillon.
” Si nous suivons le boulevard du Pont-Neuf, ainsi appelé à cause du pont qui reliait encore, il y a quelques années, la place Charles-Albert à la place Masséna, et qu’on a démoli, lors de la construction du Casino Municipal, nous arriverons bientôt au boulevard du Pont-Vieux qui porte le nom du vieux pont que nous rencontrerons à notre gauche.
Le seul pont sur le Paillon
Le Pont-Vieux, autrefois pont Saint-Antoine, a été pendant longtemps l’unique pont servant de communication entre les deux rives du Paillon.
II a connu de multiples vicissitudes.
Les inondations, les nécessités de la guerre l’ont détruit plus d’une fois, et ce n’est que par opposition au: Pont-Neuf, construit en 1825, qu’on l’appela Pont-Vieux.
Le premier pont qui reliait Nice à Cimiez existait déjà en 1255.
Le Paillon l’emporta en 1530 ; l’évêque de Nice, ayant promis des indulgences à ceux qui travailleraient à sa reconstruction, le pont Saint-Antoine fut bien vite rétabli sur ses piles. On l’appela alors le Pont-Sacré.
Un pont fortifié
Vers 1540, on l’associa à la défense de la ville, en plaçant à chaque extrémité et sur la pile du milieu, trois portes ogivales pouvant jouer le rôle de forteresses.
Lors du siège de 1543, les Niçois firent sauter deux de ses arches. Il fut restauré en 1545.
En 1750, il avait encore ses trois portes ; on les supprima en 1800, en même temps que les fortifications.
Ce pont était, autrefois, construit en dos d’âne ; les deux pentes qu’il présentait furent aplanies afin qu’il restât en communication avec la porte gothique du Pont-Vieux, démontée en 1886.
A côté de cette porte, on voyait encore les fenêtres grillées d’un prostibulum, où, au Moyen Âge et pendant la nuit, le podestat faisait enfermer les filles de joie.
En 1608, le nombre de ces malheureuses n’était que de soixante.
Les temps ont quelque peu changé…”
Le Pont-Vieux sera détruit en 1921 pour permettre la couverture du Paillon.
Le Pont-Vieux de Nice est un texte extrait du livre “Nice pratique et pittoresque” de 1888.