Ce dernier épisode d’En autorail de Nice à Tende (6) chemine entre la ville de Tende, le parc du Mercantour et la vallée des Merveilles.
» La petite ville de Tende offre au touriste suffisamment d’attraits pour le retenir quelque temps, avant de retourner vers l’agitation et les foules de la côte.
Les charmes de Tende
Il ne faut pas manquer de visiter à loisir la vieille ville qui s’étage au-dessous des ruines d’un château des Lascaris.
Elle a conservé beaucoup de caractère avec ses ruelles tortueuses impraticables aux automobiles, ses escaliers, ses passages couverts, ses toits garnis de lauzes, ses maisons qui semblent se superposer au flanc de la montagne.
Et puis, n’est-ce pas ici la porte du parc national du Mercantour ?
En pleine nature dans le Mercantour
Pas moins de trente années auront été nécessaires pour aboutir à sa réalisation, trente années de pourparlers et de discussions avec les représentants des intérêts locaux, de marchandages aussi et de compromis.
Si bien que le contour du parc du Mercantour, tel qu’il a été finalement établi n’est plus qu’une véritable dentelle et que la protection réelle de la faune en sera rendue extrêmement difficile.
Tende est également la voie d’accès à la Vallée des Merveilles, située autour du mont Bego, entre 2.000 et 2.500 mètres d’altitude, à l’intérieur du parc national.
Beauté de la vallée des Merveilles
C’est là le plus vaste ensemble de gravures rupestres de France : s’il est impossible d’en donner le nombre exact, on peut dire avec certitude qu’elles sont plus de cent mille, qui ont été piquées par martelage des rochers avec des galets de quartz par nos ancêtres du deuxième millénaire avant notre ère.
Elles représentent des têtes d’animaux cornus, parfois attelés à un araire, des armes, des dessins géométriques et plus rarement des figurations humaines.
Cet ensemble incomparable a bien évidemment suscité la convoitise de pillards, et il n’était pas rare il y a quelque temps d’en trouver des fragments détachés chez certains antiquaires…
Cette vallée, qu’on n’atteignait qu’à pied, au coeur du parc naturel, ne voilà-t-il pas que, maintenant, des » jeeps » sont autorisées à y véhiculer des touristes, quelles qu’en puissent être les conséquences pour la faune et la flore…
La légère amertume de ces dernières réflexions ne doit surtout pas décourager le touriste en vacances ou de passage sur la côte d’emprunter lui-même, à son tour, cette ligne de chemin de fer et de parcourir sans hâte ce trajet.
Il ne regrettera pas cette excursion hors des routes balisées, à l’allure nonchalante de cet autorail d’intérêt local. »
Ce dernier épisode d’En autorail de Nice à Tende (6) est extrait de « Sites et Monuments », bulletin de la Société pour la protection des paysages et de l’esthétique générale de la France, paru en avril 1981. Ces 6 épisodes sont dus à la plume de Pierre Joste.
Vous pouvez lire le premier épisode en cliquant ICI