Ce quatrième épisode d’En autorail de Nice à Tende (4) détaille le parcours suivi depuis la gare de Nice jusqu’à celle de Breil sur la ligne de chemin de fer entre Nice et Coni.
» Pourquoi la S.N.C.F. ne songe-t-elle pas à une exploitation touristique de la ligne Nice-Coni ? Ne devrait-elle pas penser à cette importante clientèle potentielle ?
Car peu de trajets présentent autant de beautés, autant de pittoresque, peu de lignes rassemblent sur un parcours aussi limité autant d’ouvrages d’art ; ponts, viaducs, tunnels.
En voiture sur Nice-Coni
En gare de Nice l’autorail côtoie les grands rapides internationaux mais il les quitte pour prendre la direction du nord et s’engager hardiment vers la montagne.
Après avoir traversé l’agglomération niçoise, il va bientôt trouver sa voie unique et prendre sa vitesse de croisière pour gravir les pentes et emprunter les sinuosités du parcours.
Commençant sans tarder son ascension qui le portera bientôt à plus de 300 mètres d’altitude, il remonte la vallée du Paillon. On ne peut manquer d’avoir au passage, un regard admiratif vers le vieux village de Peillon, fièrement fiché sur son éperon rocheux.
Les viaducs franchissent les ravins parmi les pins, la ligne s’engage dans les gorges, disparaît dans les tunnels rencontre bientôt un paysage nettement montagnard, domine de façon assez impressionnante le torrent qui roule en contrebas.
Des dispositifs de protection permettent de signaler un éventuel éboulement, et de bloquer les signaux en cas de danger.
Ouvrages d’art sur Nice-Coni
Entre l’Escarène et Sospel, c’est un vallon verdoyant que parcourt la voie ferrée à moins que, entre temps, on ne se trouve plongé dans l’obscurité d’un souterrain qui permet de traverser une arête rocheuse – l’un d’entre eux, long de 5939 mètres étant le plus long exploité actuellement sur le territoire français.
Certains des ponts et viaducs ont été reconstruits sur leur dessin d’origine – l’un à arche transversale, un autre en courbe reposant sur sept arches d’une longueur totale de 140 mètres : les ponts de Caï franchissant la Bévéra et la Basséra, non loin de leur confluent.
Et voici qu’on aperçoit en contrebas, un viaduc surplombant l’autre, la ligne provenant de Vintimille qui vient faire sa jonction peu avant l’entrée dans la gare de Breil.
Entrée en gare de Breil
Breil et son vieux village dans un bassin verdoyant cerné par la montagne et arrosé par la Roya qui s’y élargit et s’y calme en un lac artificiel.
Breil et sa gare internationale, majestueuse et démesurée selon l’éthique mussolinienne.
Breil et son poste de contrôle centralisé qui permet de régler et surveiller le trafic entre cette gare et Coni ; tandis que de Nice à Breil, la signalisation reste bien vétuste… »
Ce quatrième épisode d’En autorail de Nice à Tende (4) est extrait de « Sites et Monuments », bulletin de la Société pour la protection des paysages et de l’esthétique générale de la France, paru en avril 1981.
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