Une journée au Carnaval de Nice est une histoire qui raconte la folie qui s’empare de toute la ville pendant cette période de fête.
» Hier, j’ai pu prendre part à tout ce qui a marqué ici les folichonneries carnavalesques.
D’abord, un déjeuner dansant chez une grande dame russe, dont la maison est au milieu d’un des plus beaux jardins de Nice.
De là, on s’est rendu au Corso où la bataille des confetti avait déjà commencé.
J’étais avec la Grande-Duchesse Stéphanie, la Princesse Marie et Fanny.
Après avoir fait un tour en calèche, nous sommes allés nous placer sur une terrasse réservée, d’où nous avons grêlé, sur les passants, des dragées.
On nous en jetait aussi, de bas en haut, et les plus élégants, au lieu de dragées, jetaient de petits bouquets de violettes et de roses.
Pour jeter les dragées, on a des espèces de cuillères, avec lesquelles on lance très loin.
Les femmes tiennent, devant leurs yeux, des masques en fil de fer, car ces dragées, lancées avec force, ne laissent pas de faire très mal, quand elles atteignent la peau.
Ce qui vraiment est singulier, mais réel, c’est l’espèce de rage qui gagne les plus calmes on finit par en perdre la tête.
Le beau monde est le plus acharné, le peuple ne songe guère qu’à ramasser les dragées.
La musique militaire jouait au bout du Cours. Le temps était superbe, aussi est-on resté jusqu’à la nuit close à l’air, sans avoir froid.
A huit heures et demie, bal chez d’autres étrangers, incomparablement le plus joli, le mieux arrangé et le plus gai de tous ceux qui ont été donnés ici. »
Une journée au Carnaval de Nice est un texte extrait des chroniques de Dorothée de Courlande, duchesse de Dino, daté du 9 février 1842.