Les lutins de Grasse est un récit qui raconte comment des esprits hantent les prés autour d’un ancien temple romain.
» Dans les environs de Grasse, au-dessus de l’endroit où se séparent les chemins du Tinet et de la cascade des Ribes se trouvent les ruines d’un temple romain, et qui est devenu depuis la chapelle de Saint-Hilaire.
Dans le voisinage de ce temple, on a fait jusqu’au XVIIIème, l’étrange fête des Jouvines, qui était incontestablement un vestige des fêtes de la Nature.
Ce temple était à l’intersection de plusieurs chemins et le quartier avait une réputation de surnaturel.
Dans les environs de la chapelle de Samt-Hilaire, on rencontre pendant la nuit des matagots ou matagons, qui sont en réalité des esprits des champs.
La crédulité locale croit que ces matagots ne sont ni assez parfaits pour être des anges, ni assez dépravés pour être des démons.
Jadis, ces esprits étaient en général bienveillants et inoffensifs mais avec le progrès du temps, et surtout depuis que des travaux sont venus détruire le pré où ils avaient l’habitude de venir danser en rond sur l’herbe fraîche, au clair de la lune, pendant les nuits calmes, ils sont devenus malfaisants.
Aussi, malheur à celui qui tombe maintenant centre leurs mains, l’heure de minuit, il est certain de mourir, soit de suite, soit dans un temps peu éloigné. »
Les lutins de Grasse est un texte extrait du livre « Superstitions et survivances » de Laurent Jean Baptiste Bérenger-Féraud, publié en 1896.