Le fantôme de Nice est un article qui relate la présence d’esprits frappeurs dans un débit de boisson.
” Les spirites dussent-ils en être choqués, on a eu, ce matin, le regret d’apprendre que le fantôme de la Mantéga, à Nice, était arrêté par la police.
Ainsi, depuis trois semaines, devins, médiums et mages de toute la Côte ont-ils multiplié les passes magnétiques, les appels rituels, les veillées d’invocations cataleptiques, et le tout en vain, puisque ce sont les agents de police qui sont entrés les premiers en communication avec l’ectoplasme.
Pour astral qu’il eût dû être, le “corps” n’en avait pas moins un aspect purement terrestre : le fantôme était tout bêtement Mme Roumieux, la tenancière du café hanté.
Elle avait imaginé de jouer les esprits pour donner – expliqua-t-elle – la vogue à son établissement.
Elle s’était fait aider dans son entreprise démoniaque et publicitaire ar son jeune fils, âgée de 14 ans.
C’était lui qui, à plat ventre sous le lit, frappait sur le plancher les coups sourds qui ébranlaient les nerfs des spirites assemblés dans la cave.
Las ! Mme Roumieux et son mari – qui était de mèche avec le fantôme – seront poursuivis pour outrage à magistrats, car il ne fallut pas déplacer moins d’une brigade entière d’inspecteurs commandée par un commissaire de police pour découvrir la supercherie.”
Le fantôme de Nice est un texte issu du journal “Paris-presse” du 19 février 1946.