Le quai de la discorde à Monaco relate un problème d’étiquette à l’occasion du mariage du prince Honoré III.
Après de longues négociations, Honoré III, prince de Monaco, va convoler avec Mlle Marie-Catherine de Brignole, dont il a longtemps fréquenté la mère.
La famille Brignole fait partie de la très haute aristocratie génoise et elle est richissime.
La date du mariage a été fixée au 5 juillet 1757 à Gênes et tous les détails de la cérémonie ont été minutieusement réglés.
Le mariage eut lieu par procuration, le prince étant représenté par Don Marcello Durazzo.
Ensuite, la jeune épousée embarqua avec ses parents et sa suite sur une galère, accompagnée par une flotille de la République de Gênes.
Le débarquement dans le port de Monaco fut compliqué par un problème d’étiquette.
La marquise de Brignole, mère de la mariée, demanda que le prince vint personnellement chercher sa femme sur la galère.
Le prince refusa, arguant que sa dignité lui interdisait de « s’avancer au-delà du quai de débarquement ».
La discussion autour de ce problème d’étiquette dura huit jours et la mariée dut rester sur son navire au large de Monaco.
La solution fût trouvée par le comte Balbi, frère de Mme de Brignole.
Cet ingénieux ambassadeur fit construire un pont entre la galère génoise et le quai du port de Monaco.
Chacune des parties put alors s’avancer avec sa cour jusqu’à mi-chemin.
Marie-Catherine de Brignole, princesse de Monaco, donnera deux fils à son époux, Honoré qui deviendra Honoré IV et Joseph.
Mais, le quai de la discorde à Monaco sera en quelque sorte prémonitoire car elle se séparera du prince en 1770.