Un restaurant du Vieux-Nice est un récit qui rend hommage à une institution de la cuisine niçoise aujourd’hui disparue.
» Nous n’irons plus… chez Alexandre Bouttau, le fameux restaurant populaire du Vieux-Nice, fondé en 1860.
Ce Vieux-Nice qui reste un des coins les plus pittoresques du monde.
C’était l’avis des écrivains et des artistes qui fréquentaient chez Bouttau, pour savourer la testa de veau, la friture du pays, les caillettes, les délectables poulpes à la niçoise, pour déguster le vin rosé et sucré de Bellet, où Bouttau possédait son propre vignoble, s’il vous plaît.
Le monde du cinéma aussi se réunissait dans ces vieilles salles basses, parmi les barriques et les ustensiles de cuisine.
L’ouvrier niçois débraillé et beau coudoyait la star… et parfois devenait, le lendemain, « figurant », en attendant les « premiers rôles ».
Le monde cosmopolite de la Riviera fraternisait avec les marchandes de poissons et de fleurs.
Toutes les classes sociales étaient confondues, toutes les langues se mêlaient, comme à Babel, mais harmonieusement.
C’était « naturel », sans « chiqué ».
Tout le monde, sans façon, « tombait la veste ».
Il faisait une fraîcheur délicieuse malgré la chaleur communicative des propos.
Hélas! la vieille demeure menaçait ruine.
On a dû évacuer, on va reconstruire sans doute.
Et Bouttau (Alexandre) se retire… Ii a bien un frère, un frère ennemi, établi sur le quai du Paillon, c’est la cuisine niçoise encore, mais ce n’est plus le Vieux-Nice. »
Un restaurant du Vieux-Nice est un texte trouvé dans le joiurnal « La Griffe » du 24 juillet 1930.