Dans les théâtres de Nice à Noël

par JMS
Dans les théâtres de Nice à Noël

Dans les théâtres de Nice à Noël est un des épisodes du feuilleton de Passion Riviera sur les Noëls niçois d’antan.

” Installés çà et là, dans des locaux les plus invraisemblables, au cœur de la Vieille-Ville, les théâtres ou Presepi obtenaient un gros succès populaire.

Les meilleures familles niçoises s’y rendaient, se mêlant à la population du Babazouk pour savourer, ensemble, ces charmantes fantaisies tissées sur le thème de l’annonciation aux bergers et aux citadins de la naissance d’un Messie à Bethléem.

Comique du théâtre de Nice

A la vérité, le sujet principal ne servait qu’à mettre en scène, dans un enchevêtrement de situations d’un burlesque achevé, des types comiques : Comaïre Cicoun, Dom Peleugna, lou Cassaïre, Barba Laùren, lou Sacristan, Mèstre Miqueù, sans oublier l‘Ange Bouffareù, personnage en cire, aux ailes dorées, qui descendait du cintre, la trompette collée aux lèvres pour amorcer le spectacle.

Les autres étaient des fantoches en bois, habillés, un peu dans le genre des marionnettes du Guignol lyonnais, qu’on actionnait à la main.
Ils chantaient, parlaient en vers et en prose, dans une langue d’une incomparable truculence et finissaient par se retrouver dans la crèche de la Nativité où ils célébraient bruyamment la venue du Christ Rédempteur, à la grande confusion du Trouble, c’est-à-dire du Diable.

Le plus réputé de ces Presepi était installé à la Tour, « sous l’horloge » disait l’affiche.

Rabarin de Nice

Là triomphait Rabarin, véritable artiste dans la manière de faire gesticuler, chanter et parler ses personnages.

A l’entrée, une énorme lanterne aux taies de papiers prévenait le passant, et le contrôle était assuré uniquement par une bassine dans laquelle on jetait une pièce de deux sous avant d’aller s’asseoir sur les bancs rustiques du parterre.

On était d’ailleurs aimablement invité à se montrer généreux, par une pancarte sur laquelle étaient écrits ces mots : Buoni gen, que mi viras Fesquinn, Noun oùblidès, en entran la bassina ou Braves gens qui me tournez l’échine, N’oubliez pas, en entrant, la bassine.

La représentation terminée, au milieu des applaudissements on se rendait à la messe de minuit à Nice.”

Dans les théâtres de Nice à Noël a une suite qui s’intitule “La Table de Noël à Nice” ; un nouvel épisode du feuilleton de Passion Riviera sur les Noëls niçois d’antan.

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