Un espion italien à Monaco

par JMS
Un espion italien à Monaco

Un espion italien à Monaco raconte comment cet officier en retraite a été arrêté par la police française.

 » Un officier général italien retraité, mais appartenant encore au service auxiliaire, le général Goggia, vient d’être arrêté sur la commune de la Turbie, près du fort de la Tête-de-Chien, en flagrant délit d’espionnage pendant les manœuvres des 24e et 27e bataillons de chasseurs alpins.

Un général italien sous surveillance

Le général Goggia habite Monaco depuis longtemps et de là rayonne dans toute la région alpine.

L’autorité militaire le faisait surveiller et avait déjà relevé contre lui des faits très compromettants.

Enfin, mardi, le général italien fut reconnu, rôdant autour des chasseurs alpins en manœuvre, cherchant à dissimuler son identité, prenant des notes sur l’effectif des compagnies, questionnant les soldats, etc.

Par ordre du général commandant les manœuvres, il fut arrêté et conduit à Nice devant M. le général Verrier, qui l’interrogea immédiatement.

Après l’interrogatoire, le général Verrier informa-le général italien qu’il allait rendre compte do l’incident au ministre de la guerre à Paris.

En attendant l’envoi d’instructions du ministre, il proposa à son collègue italien de le laisser en liberté provisoire, à condition qu’il prendrait l’engagement d’honneur de se représenter le lendemain devant l’autorité militaire.

Le général Goggia donna sa parole et retourna immédiatement à Monaco.

Dans l’après-midi, le parquet fut saisi également de l’affaire. Le procureur de la République, après examen, fut d’avis que le fait relevé ne réunissait pas les éléments exigés par la loi du 18 avril 1833 pour la constitution du crime d’espionnage.

Libération de l’espion italien

Le consul général d’Italie vint rendre visite au préfet pour s’entretenir de cette affaire et en informer son gouvernement. –

Hier, mercredi, le général Goggia, fidèle à sa promesse, s’est représenté au général Verrier.

Celui-ci lui a fait savoir que l’autorité militaire consentait à ne demander contre lui, ni arrestation, ni poursuites, tout en lui faisant observer ce qu’avaient de répréhensible, dans sa position d’officier général encore attaché au service auxiliaire de l’armée italienne, ses agissements et son attitude vis-à-vis du pays qui lui donne l’hospitalité, et en l’avertissant que le retour de pareils faits provoquerait contre lui un arrêté d’expulsion qui entraînerait, en vertu d’une convention internationale, son départ de Monaco même.

Le général Goggia, après cette semonce, est retourné à Monaco.

Un espion italien à Monaco est un extrait du journal « Le Journal » du 20 avril 1894.

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