Armes de guerre à Nice est un récit qui raconte comment les gens s’équipaient pour livrer bataille lors du Carnaval.
” A partir de la bataille des fleurs du Carnaval, Nice a la fièvre; tous les commerçants vendent des masques de menu fil de fer, destinés à cuirasser le visage, des capuchons de domino pour préserver le cou et les oreilles et des sacs de confetti, grenaille de plâtre qui va remplacer les fleurs dans une grande bataille de deux jours.
Confetti ! confetti ! on ne voit que cela partout, les épiciers en sont encombrés, et les gamins en vendent sous les portes.
Décidément le carnaval est à Nice un exercice de gymnastique et de la plus violente; à force de lancer des confetti, l’épaule et les bras se fatiguent. Il faut lutter quand même, on en sera quitte le lendemain pour une petite courbature.
On vend d’ailleurs des armes qui suppriment en partie la fatigue et permettent de cingler plus fortement l’ennemi.
Ce sont des petits cylindres de fer-blanc montés sur un jonc flexible ; le cylindre rempli, on courbe le jonc et les confetti vont plus haut et piquent plus fort. C’est avec cela seulement que l’on peut attaquer sérieusement les chars et les voitures, forteresses roulantes d’où tombe une véritable averse de petits pois de plâtre.”
Armes de guerre à Nice est un texte tiré de la revue “La Vie élégante” de 1882.