Alphonse Karr à Saint-Raphaël

par JMS
Alphonse Karr à Saint-Raphaël

Alphonse Karr à Saint-Raphaël raconte comment cet écrivain a découvert son refuge secret, la Maison close.

 » S’il est des gens qui recherchent au dehors Paris, son mouvement, sa fièvre et sa population particulière qui lui donne son rayonnement, ne quittant Paris qu’à condition de le retrouver ailleurs, il en est aussi d’autres qui ne s’en éloignent que pour s’en séparer.

Tel fut Alphonse Karr.

Jadis, il avait laissé Paris pour Etretat et Sainte-Adresse, alors que les chemins de- fer n’avaient, commencé qu’à peine leur travail d’exportation humaine.

Les bords de la Manche découverts par lui se peuplèrent graduellement à mesure que les locomotives devenaient plus fréquentes, et sillonnaient de plus en plus la route.

Un beau jour il y eut tant de monde sur ces côtes normandes, qu’Alphonse Karr éprouva le besoin, de quitter encore une fois le boulevard de Paris qui venait le poursuivre aux bords de la Manche, et comprit qu’il lui fallait trouver autre chose plus en dehors de la portée des gens de Paris.

II découvrit la Méditerranée.

Nice était une vieille ville inconnue des gens qui fréquentent le bois, les Champs-Élysées et les boulevards.

Il eut l’imprudence d’avertir Paris, à coups de superbes bouquets de violettes, que Nice existait, et qu’elle se mirait dans les flots bleus d’une mer plus douce et moins tapageuse que la Manche.

Paris ne se fit pas prier, et il ne fallut pas longtemps pour que les habitués du Bois, des Champs-Elysées et des boulevards vinssent le retrouver à Nice.

C’était trop.

Aussi a-t-il quitté Nice comme il avait quitté Sainte-Adresse.

Et maintenant il est à Saint-Raphaël. »

Alphonse Karr à Saint-Raphaël est un texte extrait du livre « La comédie de notre temps » de Bertall, publié en 1874-1876.

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