En route vers la Suisse niçoise raconte un temps où il était de bon ton d’aller prendre le frais dans l’arrière-pays pendant l’été.
» Depuis des générations, chaque année, le mois de juin dessine l’exode du littoral vers cette station de charme et de loisir, qu’est Saint-Martin-de-Vésubie.
On l’a dénommée la « Suisse Niçoise ».
Le parcours était jadis un tissu d’épisodes savoureux.
Le coche classique laissait le soir la place Saint-François à Nice, suivait la route mouvementée par le Saut-des-Français, avec accompagnement de cascades de grelots, de fantaisies de cors.
En pleine nuit, des appels résonnaient :
Polonia !
Giandola !
Les voyageurs se dégourdissaient les jambes pendant qu’on relayait les chevaux.
Un habitué passait l’énorme cafetière que l’aubergiste peu soucieux de veiller avait déposée sur la braise et faisait rituellement le service auprès de tout le monde.
Aujourd’hui, les vallées de la Vésubie et du Var sont raccordées, les tramways glissent, les automobiles fusent.
Le pittoresque y a perdu, mais la promenade des Anglais se trouve rapidement reliée au cœur des Alpes.
En route vers la Suisse niçoise est un texte issu du journal » L’Eclaireur de Nice » du 26 juin 1921.