Flagorneries au Carnaval de Nice

par JMS
Flagorneries au Carnaval de Nice

Flagorneries au Carnaval de Nice est un nouvel épisode du feuilleton de Passion Riviera sur les Mystères du Carnaval de Nice.

Le Pounciut !

Ce surnom s’appliquait au député Alfred Borriglione, maire de Nice depuis un an, dont la popularité électorale autorisait toutes les familiarités populaires.

Le Pounciut n’était pas un terme affectueux dans la bouche de tout le monde.

Les partisans du maire de Nice lui donnaient un sens de finesse, d’habileté et de ruse ; ses adversaires, une signification de duplicité et de fourberie, par allusion à son visage pointu, de fouine — de fouine de Sospel — disaient-ils.

Le Maire de Nice fait le Carnaval

En 1879, pour le Carnaval de Nice, Sa Majesté Carnaval VII prit les traits du maire de Nice.

Carnaval VII présida donc, du haut de son fauteuil, dressé au milieu du Cours, face à la Préfecture, grâce aux soins adulatoires de Robaudi, entrepreneur des fêtes publiques, qui avait sans doute trouvé cette exhibition heureuse pour rendre hommage à son protecteur et lui attirer les sympathies du monde carnavalesque.

Banfi, qui fut le véritable artisan du mannequin, n’omit, dit-on, ni le lorgnon traditionnel, ni les favoris caractéristiques ; on dit même qu’il réussit assez bien le visage qui empruntait cette forme de bec d’aigle qui justifiait l’appellation de Pounciut ou le Pointu et qui valut à Carnaval l’honneur de figurer un homme politique, avec quelque fidélité sur le Corso.

Le Maire de Nice s’en va

Borriglione avait de l’esprit ; il s’empressa de rire comme tout le monde de la dérisoire manifestation de Robaudi. Il fit mieux : avec une vision nette de l’avenir de Nice, il seconda avec empressement les efforts du Comité qui se proposait de donner aux fêtes de 1879 un degré de splendeur qu’elles n’avaient pas atteint jusqu’à cette date.

Sept ans après, sur ce même point, des bandes électorales brûlaient en effigie le même homme politique, non plus au milieu des rires et des acclamations d’une foule livrée aux plaisirs, mais parmi les clameurs et les vociférations d’une populace désordonnée, aussi odieuse dans un parti que dans un autre.

Borriglione avait dû, la veille, pour échapper à des manifestations menaçantes, quitter brusquement l’Hôtel de Ville par une porte dérobée, aussitôt après le scrutin qui proclamait sa défaite municipale.

C’était la fin de la dictature électorale du Babazouk ou de la Vieille-Ville de Nice.”

Flagorneries au Carnaval de Nice se poursuit avec l’épisode « Innovations pour le Carnaval de Nice » du feuilleton de Passion Riviera sur les Mystères du Carnaval de Nice.

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