Jour de l’An à Nice est un récit amusant qui raconte la vie agitée d’un hôtel.
» Très amusant, cet Hôtel de la Belle Gyptis, installé dans une des avenues qui, prolongeant Nice, s’étendent jusqu’à la campagne ensoleillée.
Du haut en bas, l’escalier est imprégné d’une senteur d’ail pénétrante.
Car cinq familles méridionales habitent les trois étages de la maison et, dans leurs allées et venues, exhalent ce parfum qui permet de les suivre à la trace.
Ce sont des méridionaux ratatinés par ce coquin de soleil qui vous dessèche comme de petites olives noires.
Ils sont venus passer les vacances du jour de l’An à Nice, avec leurs enfants, leurs bidons d’huile, leurs gousses d’ail.
Ils ont lié connaissance, et c’est un effrayant vacarme : rires en cascade, chants à pleine voix, cris si rauques que les passants attardés, murmurent :
— Mais on assassine, dans cette maison-là !
On n’assassine pas, on fait seulement un bout de causette après dîner, et où serait le plaisir, sans un peu de tapage ? «
Jour de l’An à Nice est un texte extrait du journal « La Vie mondaine à Nice » du 3 janvier 1901.