La table de Noël à Nice

par JMS
La table de Noël à Nice

La table de Noël à Nice est un des épisodes du feuilleton de Passion Riviera sur les Noëls niçois d’antan.

 » Chaque église s’assurait alors le concours d’un artiste de l’Opéra, et le Minuit Chrétien de circonstance était l’objet d’une admiration qui, pour être silencieuse, n’en était pas moins enthousiaste.

Les crèches de Nice

Les crèches, installées dans un autel latéral, étaient également très remarquées et les bonnes gens s’extasiaient devant l’expression, figée dans un sourire en série, du bambin Jésus en cire.

Enfin, après la messe de minuit, on rentrait chez-soi, en déambulant par les rues en se donnant le bras, tout gais, tout joyeux ; on jouait un tantinet aux riches « étrangers » noctambules, festoyant d’ordinaire au Helder, au Français ou à la Belle Meunière, et dont on ignorait d’ailleurs totalement l’existence nocturne qu’on se représentait sous d’infernaux aspects !

Cette débauche s’arrêtait sur le seuil du foyer. Là tout reprenait son esprit de naïveté, de douceur domestique, d’union familiale.

Dans l’âtre on allumait quelques bûches, pour la circonstance, car le chauffage par ailleurs était à peu près inconnu.

Le plus jeune enfant de la maison s’avançait alors et versait par trois fois, au-dessus de la flambée, du vin cuit, en formulant des souhaits de longue vie et de bonheur pour toute la famille.

Le dîner niçois de Noël

Puis l’on se mettait à table.

Table somptueusement garnie où voisinaient fleurs et fruits de toute sorte.
Le souper était composé des plats traditionnels : les cardo ou gros céleris en sauce blanche, la merlussa ou morue au vert ; puis venaient la tourte de bléa ou tourte de blettes, les beignets aux pommes agrémentés d’asubic ou raisins secs, les martinsec ou poires dures au caramel, les poum carli ou grosses pommes et la creissença, sorte de fougasse, parfumée à la fleur d’oranger, que le boulanger offrait à ses clients.

On arrosait le tout de crus du pays : Bellet, La Gaude, Montaleigne, Saint-Jeannet, Crémat, etc., dont l’essence généreuse ne tardait pas à échauffer gaiement les esprits.

En fin de souper on demandait à un enfant de chanter, de sa voix d’ange quelque air de circonstance. »

La table de Noël à Nice a une suite qui s’intitule « La nuit de Noël à Nice » ; un nouvel épisode du feuilleton de Passion Riviera sur les Noëls niçois d’antan.

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