Le Carnaval de Nice est bien vivant (1)

par JMS
Le Carnaval de Nice est bien vivant (1)

Le Carnaval de Nice est bien vivant (1) reprend le contenu d’une lettre adressée par une Parisienne Jeanne de Soisy à une amie de province.

 » Ma chère Yvonnette, à ceux qui prétendent que le carnaval disparaît, je conseillerai de venir à Nice pour se convaincre du contraire.

Nice est le grand centre du carnaval, sur la côte méditerranéenne ; curieux d’assister à ces fêtes célèbres, nous y sommes venus passer la semaine des jours gras, sans pour cela dédaigner les fêtes plus intimes, mais aussi charmantes, de notre Menton.

Le carnaval méridional se compose essentiellement de deux batailles : la bataille de fleurs et la bataille des confetti.

On s’arrange de façon à ce qu’elles alternent à Menton et à Nice, afin que les étrangers puissent assister à l’ensemble des fêtes.

Nous avons ainsi admiré, d’abord à Menton, les décorations charmantes des voitures mentonnaises, toutes fleuries de roses, de violettes, de camélias, d’anémones, etc., etc.

Sur la plage ensoleillée, c’était charmant de voir défiler ces deux rangées de voitures l’une en face de l’autre, marchant en sens inverse et se lançant à la volée une quantité innombrable de bouquets.

Dans ces chars tout enguirlandés, dont les roues, les harnais, les chevaux disparaissent sous les fleurs, les femmes, les jeunes filles sont elles-mêmes habillées de la fleur que leur fantaisie a choisie pour la décoration de leur voiture ; leur toilette est une sorte de gracieux déguisement de circonstance.

Lorsque la bataille s’engage, une pluie de bouquets remplit l’espace et va tomber dans les équipages ou sous les pieds des chevaux, au milieu des éclats de rire des combattants ; et aussi à la grande joie des gamins qui, au risque de se faire écraser, s’élancent pour ramasser les fleurs tombées.

A Nice, le nombre de ces voitures fleuries est incalculable ; c’est évidemment plus beau comme vue d’ensemble ; ce qui doit se dépenser de fleurs pour ces poétiques combats est inimaginable.

Mais la nature est si riche, dans ce pays béni, qu’on ne craint pas d’épuiser les jardins, certains que sont les habitants de voir le lendemain une récolte nouvelle remplacer celle dont ils ont disposé.

Un prince anglais a fait venir, de Florence, dix mille camélias blancs pour décorer sa voiture, qui figurait un yacht et était traîné par deux éléphants.

Après ces batailles, le jury décerne le prix à la plus belle des voitures, et des bannières d’honneur aux autres, suivant leur mérite ; puis les voitures primées défilent par rang de récompense devant le public qui les acclame et… c’est fini.

Le Carnaval de Nice est bien vivant (1) se poursuit dans un second épisode, intitulé « Le Carnaval de Nice est bien vivant (2) ».

Cette autre histoire peut aussi vous plaire.

AUTRES ARTICLES