LE DENTISTE DE NICE SE CASSE LES DENTS

par JMS
LE DENTISTE DE NICE SE CASSE LES DENTS

Le dentiste de Nice se casse les dents raconte le destin tragique d’un amoureux éconduit.

” Cet après-midi, vers trois heures, un drame qui ne peut être imputable qu’à l’amour, s’est déroulé à Saint-Maurice, derrière le magnifique parc Chambrun, dans une avenue solitaire toute ombragée et fleurie et propice aux amoureux.

Mme Valentine Gorlier, femme d’un négociant bien connu de Nice, recevait depuis quelque temps les soins d’un dentiste, M. André Petit, dont le cabinet est situé 2, place de Dijon.

La belle niçoise se promène

Mme Gorlier est une très jolie et belle personne d’une trentaine d’années. Ses charmes ne laissèrent pas insensible le dentiste, qui lui fit une cour très assidue.

Cet après-midi, Mme Gorlier se rendait chez M. Petit, lorsqu’elle rencontra celui-ci en route.

Comme le dentiste lui déclarait que son cabinet était fermé, elle lui répondit qu’elle profiterait du bel et clair après-midi pour aller se promener du côté de SaInt-Maurice.

Le dentiste s’offrit à l’accompagner, et la dame ne refusa pas l’offre qui lui était faite.

Vers trois heures, tous deux se trouvaient dans l’avenue Gravier.

Que se passa-t-il exactement ? Le dentiste se fit tellement pressant et entreprenant, que Mme Gorlier se vit dans l’obligation de le prier de ne pas insister.

Elle jugea prudent de ne pas pousser plus avant la promenade, et revint sur ses pas

Le dentiste fait pan pan

Elle avait à peine fait une dizaine de pas qu’une détonation retentissait.

La pauvre femme venait d’être atteinte d’un coup de revolver derrière la tête. Affolée, elle poussa des cris.

Au même instant, une nouvelle détonation retentissait et le dentiste s’effondrait comme une masse. Il venait de se fracasser la tête au-dessus de la tempe droite.

Des voisins accoururent aussitôt et prodiguèrent leurs soins à Mme Gorlier, qui n’est pas très gravement atteinte. Elle n’a pas voulu être transportée à l’hôpital et a demandé qu’on la reconduisit chez elle.

Le corps du dentiste a été transporté à la morgue. Des témoins entendus, il résulterait que Petit a bien voulu attenter aux jours de Mme Gorlier et que c’est parce qu’il croyait l’avoir gravement atteinte, qu’il s’est fait justice.

Sa mort fut instantanée.”

Le dentiste de Nice se casse les dents est un article issu du journal “La Dépêche” du 17 juin 1914.

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