Le monsieur trop poli du train Paris-Nice raconte les mésaventures de voyageurs qui se sont faits détrousser par une personne fort courtoise.
» Le rapide Nice-Paris filait à petite allure, ayant dépassé Cannes.
Cinq ou six voyageurs, debout dans l’étroit couloir, accoudés aux glaces, regardaient le paysage.
Soudain, un monsieur, affairé, parut à une extrémité du wagon. Il passa devant, les voyageurs en s’excusant le plus poliment du monde.
— Pardon, monsieur, je vous prie.
A l’autre bout du couloir il disparut et personne ne pensait plus à lui, lorsque soudain l’un des voyageurs debout, fouilla dans sa poche, fronça les sourcils, pâlit et s’exclama finalement, indigné :
— Mon portefeuille ?… Volé…
Les autres se fouillèrent et l’on entendit alors une série de :
Ah ! ma montre !… Moi aussi !… Mon porte-billets !… Mon portefeuille ! exprimés sur des tons divers.
Le monsieur poli, au passage, en une minute, avait adroitement nettoyé une douzaine de poches.
Un conseil donc : laissez passer derrière vous, dans le wagon, les gens qui vont au dining car.
Car ces exploits des Arsène Lupin des grandes lignes se renouvellent presque quotidiennement en ce moment. »
Cette histoire sur le monsieur trop poli du train Paris-Nice date de…1920. Elle est racontée dans le journal « L’Eclaireur du dimanche » du 12 décembre.