Un cadavre près de Brégançon

par JMS
Un cadavre près de Brégançon

Un cadavre près de Brégançon est une histoire qui raconte la mort d’un officier de marine après la chute en mer de son ballon.

« Le corps du lieutenant de vaisseau Baudic, directeur du parc aérostatique de Lagoubran, qui a trouvé la mort au cours d’une ascension libre effectuée dans la journée d’hier, vient d’être retrouvé par les navires envoyés à sa recherche.

Crash près de Brégançon

Ce matin, dès l’aurore, trois torpilleurs et le remorqueur Utile repartaient pour le cap Bénat, dont ils fouillaient les criques.

Après une assez longue exploration, le torpilleur 103 a retrouvé dans une calanque, près de Brégançon, le corps du malheureux officier qui a été recueilli et déposé à bord de l’Utile.

La flottille a mis immédiatement ses pavillons en berne et s’est dirigée sur les Salins d’Hyères, où le capitaine de vaisseau Le Trotten, oncle de M. Baudic, et plusieurs autres officiers attendaient le résultat des recherches.

Le corps été débarqué à terre et Mme Baudic à laquelle on laissait encore quelque espoir va être prévenue de la douloureuse nouvelle.

On s’explique difficilement les causes de l’accident.

Les pigeons voyageurs emportés par le malheureux aéronaute ont été retrouvés intacts.

Une minutieuse vérification de l’aérostat au parc pourra sans doute fournir quelques éclaircissements.

Un accident aux causes inconnues

Un fermier de Carqueiranne, qui vit passer le ballon emporté par le vent, affirme avoir aperçu M. Baudic suspendu aux cordages de l’enveloppe.

Le ballon que montait l’infortuné Baudic se nomme l’Auxiliaire.

C’est le plus ancien et le plus petit des aérostats du parc maritime. Il cube exactement 317 mètres.

Des marins aérostiers indique, qu’au moment du décollage, l’aérostat frappa la toiture d’un hangar du parc ; il heurta ensuite un poteau télégraphique.

Le ballon a-t-il détérioré par ces chocs successifs ?

Est-ce à cette cause qu’il faut attribuer la catastrophe ?

Les torpilleurs convoyeurs perdirent de vue l’aérostat vers neuf heures quinze. Son altitude pouvait être alors d’environ 1.200 mètres.

Le cadavre a été retrouvé exactement entre Brégançon et la pointe de la Galère par 7 mètres de fond de sable, à 150 mètres du village.

Le cadavre était couché sur le ventre, le visage entièrement tuméfié.

Le gardien du sémaphore de Cap Benat a déclaré avoir assisté à la descente rapide de l’aérostat, fortement incliné par un vent violent. Il a ajouté qu’il avait vu Baudic s’élancer dans la mer au moment où le ballon allait atteindre les flots ; cet officier, très bon nageur, aura trop présumé de ses forces.

Le corps de la victime a été examiné à l’hôpital par le directeur du service de santé, lequel, indépendamment des érosions au visage, a constaté une fracture du crâne.

La famille Baudic a réclamé le cadavre du malheureux officier. »

Un cadavre près de Brégançon est un récit extrait du journal « La Politique coloniale » du 12 juin 1902.

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