Mer rouge à Monaco est un récit qui explique comment l’alimentation en viande était assurée dans la Principauté.
» La principauté de Monaco étant dépourvu de tout élevage et occupé entièrement par des constructions et des jardins, il est intéressant de rechercher comment la population de la Principauté est alimentée en viande de boucherie.
L’approvisionnement de Monaco est assuré par les animaux abattus à l’Abattoir Public et par les viandes foraines venues de l’extérieur.
Les animaux sacrifiés à l’abattoir de Monaco sont d’origine française ; ils arrivent par chemin de fer dans la gare de Monaco et sont dirigés à pied ou en voiture sur leur lieu de destination, au bord de la mer, à l’extrémité du rocher portant le vieux château des Grimaldi, au-dessous du musée océanographique.
L’abattoir de Monaco a été construit, vers 1885, suivant le système à échaudoirs séparés, aujourd’hui universellement condamné.
Les échaudoirs bas et insuffisamment aérés sont aménagés d’une manière sommaire, sans agencement moderne ; les viandes sont transportées à dos d’homme et chaque boucher opère dans l’échaudoir particulier comme dans une tuerie privée de village.
Pendant l’été, une chaleur torride règne dans ces locaux et la viande s’y putréfie rapidement.
Les eaux résiduaires, les débris organiques sont évacués directement, sans épuration préalable, à la mer voisine qui prend une teinte rouge les jours de grand travail et dont le rivage souillé répand une odeur infecte.
L’abattoir de Monaco contraste avec les établissements de la Principauté où se trouvent réunis tous les raffinements du confort et du luxe.
Et pourtant les hôtes des Palais féeriques, des hôtels extra-modernes, consomment la viande préparée dans cet abattoir d’un autre âge. »
Mer rouge à Monaco est un texte trouvé dans la « Revue générale de médecine vétérinaire » de janvier 1914.