Monaco en 1775

par JMS
Monaco en 1775

Monaco en 1775 est un récit qui reprend une relation de voyage du philosophe suisse Johann Georg Sulzer.

« Monaco est situé sur un rocher élevé qui se détachant des montagnes voisines, s’avance dans la mer et qui forme une espèce de haute presqu’île.

Sur le Rocher

La route du port au faîte du rocher, est bonne et large ; mais on ne peut pas la parcourir en voiture et difficilement à cheval parce qu’elle est divisée par des escaliers.

L’entrée de la ville est bien fortifiée.

Au-dessus du rocher est bâtie la ville.

Au Nord, se trouve le palais du prince, avec une belle place qui communique avec les différentes rues. La ville n’est pas vaste, mais elle est bien située, assez grande, peuplée et bien construite.

De partout, on domine la mer, de sorte qu’il serait difficile de s’en emparer si ce n’est derrière le château où le rocher s’appuie aux montagnes voisines. Mais ce lieu est protégé par d’excellentes fortifications.

Diverses batteries commandent le passage en mer, autant pour en tenir éloignés les navires ennemis que pour arrêter les bateaux marchands, et leur faire payer la gabelle qui est un ancien droit des princes de Monaco.

Dans la ville

Il y a toujours à Monaco un bataillon de troupes françaises parce que le prince souverain s’est placé sous la protection du roi de France. La ville retire par conséquent le bénéfice de l’argent que les soldats y dépensent.

Il est difficile de s’imaginer d’où les habitants tirent leur subsistance et néanmoins parmi eux on ne voit pas la misère ; cependant les quelques jardins répandus sur la montagne et dans la vallée, quoique fertiles, paraissent bien loin de suffire à leurs besoins.

Le palais du Prince est très grand, mais ne contient rien de remarquable, si ce n’est sa position.

Sur la place, devant le palais, vers le couchant, se trouve une longue file de beaux canons. De cette place on jouit d’un très beau coup d’œil sur le golfe d’Antibes et la baie de Vintimille. Vers le Sud-est, nous aperçûmes la Corse.

La rente de la Principauté de Monaco se monte au plus à cent mille francs. On le croira facilement quand on saura qu’il n’y a dans tout, cet état que deux villes : Monaco et Menton et un petit village, perché sur la montagne qui s’appelle Roquebrune.

Sur la route de Menton, nous visitâmes le palais d’été du prince qui est situé sur la mer non loin du Cap Martin. Ce palais n’a d’ailleurs rien de remarquable. » 

Monaco en 1775 est un texte trouvé dans le journal « Nice artistique » du 5 janvier 1890.

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