Nice en hiver est un article que rappelle que la ville a longtemps attiré les populations du Nord pendant la saison hivernale.
” Les étrangers affluent durant la mauvaise saison sur cet heureux rivage. Dès que l’automne commence à faire sentir dans le Nord ses rigueurs, on les voit s’y abattre par volées.
Le monopole de Nice en hiver
Pendant longtemps, la ville de Nice a possédé à peu près exclusivement le monopole de cette hospitalité périodique.
Elle y a beaucoup gagné.
Et l’on peut s’en faire idée en voyant le vieux Nice noyé, comme un quartier perdu, dans le Nice moderne étalant fastueusement ses vastes et brillantes maisons, qui se ferment sans merci dès que le printemps vient donner congé à cette population nomade et lointaine.
Enrichie par ses visiteurs périodiques, Nice est peu à peu devenue une grande cité.
Nice est une grande cité
Elle offre un quai magnifique, bordé par de somptueux hôtels, exposé en plein midi, baigné par les eaux charmantes de la Méditerranée qui s’étalent paisiblement à sa base.
Un autre quai, tout aussi monumental, court sur la rive droite de la rivière du Paillon jusqu’à son embouchure, et se termine par un agréable jardin désigné sous le nom de jardin des Plantes. Ce dernier est rempli de toutes sortes d’arbres rares que le Nord ne connaît que sous le vitrage des serres.
Enfin, au-delà vers l’Ouest, sous le nom de chemin des Anglais, une grève riante, garnie, sur une étendue de plus de 2 kilomètres, par une série de villas et de jardins.
Par derrière, sur les collines occupées par des futaies d’oliviers, d’autres villas se détachant çà et là de la verdure, et diaprent de leurs couleurs étincelantes tout le paysage.
Qu’on s’y représente maintenant d’opulentes devantures de toute espèce, la foule des piétons, les calèches, les cavaliers, les amazones, la toilette, le soleil, la poussière, on aura, au milieu de la nature que nous venons de laisser entrevoir, un quartier de Paris au mois de mai.”
Nice en hiver est un texte extrait de la revue “Le Magasin pittoresque” de 1857.