Poudre blanche sur le Carnaval de Nice est un nouvel épisode du feuilleton de Passion Riviera sur les Mystères du Carnaval de Nice.
Emile Négrin, l’auteur des curieuses Promenades dans Nice, a décrit brillamment le Carnaval de Nice pendant cette période qui va jusqu’en 1870.
« Sur tout le périmètre du Cours Saleya ont lieu des combats avec de la farine.
D’ailleurs, les maisons suent la farine, ainsi que les vieux moulins à vent.
La file de chars, des voitures, des charrettes, des cavaliers et des masques tourne, tourne.
Combats de rue à Nice
A quatre heures, on ne reconnaît plus personnes, ni habits ; des meuniers, rien que des meuniers. Les agents de police même sont soupoudrés.
Au milieu du Cours, les fantassins se battent comme des démons, sauf la couleur.
Des jeunes gens circulent avec d’énormes besaces pendues à leur côté ; on devine ce qu’elles contiennent ; pif à la figure de celui-ci, paf à la figure de celui-là, pouf à leur propre figure ; des prêtés pour des rendus, la réciprocité est à l’ordre du jour.
Mêlée, confusion, brouhaha. Les grisettes passent à l’état de blocs enfarinés ; leurs amoureux leur versent littéralement la poudre blanche sur la coiffe, sur le châle, dans l’échine.
Blancheur sur Nice
L’un a reçu quelque chose dans l’œil, il crie ; son ami crie, toute le monde crie.
La musique du régiment perd ses poumons à souffler dans les cuivres, on ne l’entend pas.
Dominos, titis, débardeurs, bédouins, incroyables, charlatans, marins, arlequins, arlequines, spectateurs, spectatrices, se croisent dans leur blanche uniformité.
Malheur à la redingote ou à la robe qui se présente immaculée !
Enfin la bataille se termine.
Peu à peu on s’éloigne, on va s’épousseter, se brosser, se laver, se peigner : quitter le masque de Carnaval pour reprendre celui de la société.
A l’an prochain… »
Poudre blanche sur le Carnaval de Nice se poursuit avec l’épisode « Le Carnaval de Nice après la guerre » du feuilleton de Passion Riviera sur les Mystères du Carnaval de Nice.