La citadelle de Nice est un texte qui décrit les ouvrages militaires qui protégeaient la ville en cas d’agression par des troupes ennemies.
» A Nice, dans une plaine découverte près du rivage de la mer, s’élève un rocher fort haut, qui commande sur la même mer.
Sur le rocher de Nice
Ce fut sur ce rocher que Louis et ensuite Charles III , Ducs de Savoie, firent bâtir une citadelle, munie de si bons bastions, qu’il serait difficile d’en trouver une autre en Europe qui soit autant à l’épreuve du canon et de la mine.
Du côté du Midi et des montagnes de Gênes, il y a un rocher si escarpé, qu’elle est hors d’insulte par cet endroit, quand même il n’y aurait pas d’autre fortification.
Elle est moins forte du côté du Nord , à cause d’une éminence moins élevée que la citadelle et qui lui est unie.
C’est en cet endroit que les Turcs dressèrent leurs batteries, et qu’ils ruinèrent presque entièrement les murailles du Château de ce côté-là ; mais afin que l’ennemi n’eût pas dans la suite le même avantage, Emmanuel-Philibert de Savoie, Prince guerrier, fit bâtir une nouvelle forteresse sur cette éminence, où les habitants pussent se retirer quand la ville serait prise.
Visite dans la citadelle de Nice
Ainsi, il y a dans cette citadelle trois enceintes de murailles et de fortifications , dont la plus haute défend la plus basse, et où l’art a tâché de surmonter la nature, pour rendre cette forteresse imprenable.
On voit en entrant une grande place environnée de boutiques, où l’on travaille à divers Instruments de guerre.
A la gauche, il y a une belle église, construite de pierres de taille et de marbre, consacrée à la Ste Vierge.
Il y a aussi une grande quantité de canons en batteries, qui commandent sur la mer, et au-dessous est un puits extrêmement profond, taillé dans le roc, et dont l’eau est fort bonne et en grande abondance.
La ville de Nice
La ville est au-dessous de la citadelle tournée à l’Occident, où la montagne a une pente plus douce.
Les maisons fort élevées occupent toute la plaine jusqu’au bord de la mer, qui termine la ville d’un côté, pendant qu’elle est bornée de l’autre par la rivière du Paillon, que l’on passe sur un pont de pierres de deux arches, pour se rendre aux faubourgs.
Elle est aussi fortifiée de bons bastions, qui en rendent l’attaque très difficile.
De l’autre côté du Paillon est le beau château du duc de Savoie, et une citadelle qui, en cas de besoin , défendrait la ville de Nice, place d’autant plus importante, qu’elle est frontière de l’Italie. »
La citadelle de Nice est un texte mis à jour dans le journal « Mercure de France » de juin 1744.