Quand Nice était à la Savoie est un récit qui raconte le siège de la ville par les Français et les Turcs.
» Au commencement de juillet 1543, Nice vit paraître aux pieds de ses murailles une nombreuse armée, composée de Turcs et de Français agissant de concert. Les Turcs étaient commandés par le vice-roi d’Alger, surnommé Barberousse, les Français marchaient sous les enseignes du comte d’Enghien.
Une flotte de 200 voiles débarqua ces troupes au port de Villefranche, et le 5 juillet la ville investie fut sommée de se rendre.
Elle était défendue par ce qui restait de plus fidèles serviteurs au duc de Savoie, et à leur tête était André Odinet de Monfort, gentilhomme savoyard. Ce brave gouverneur répondit à la sommation avec autant de simplicité que de noblesse, et déclara aux assiégeants qu’il n’admettrait plus de parlementaires ; en effet, toutes les fois qu’il s’en présenta depuis, le feu de la place redoubla aux cris mille fois répétés de « vive Savoie ».
La garnison ralentit les progrès des assiégeants par des sorties continuelles. Elle essuya jusqu’au 22 août un feu sans relâche, puis ayant soutenu un assaut général au milieu de la ville en ruines, elle se retira dans le château où l’on avait préparé d’avance tout ce qui pouvait assurer une longue résistance.
Cependant le duc de Savoie rassemblait à Verceil le peu de forces dont il pouvait encore disposer.
S’étant embarqué à Gènes sur les galères du prince Doria, il se préparait à livrer bataille aux assiégeants, lorsque le bruit de son arrivée, joint à l’opiniâtre défense de Monfort, déterminèrent ceux-ci à lâcher prise.
Barberousse rembarqua son artillerie, brûla la ville et se retira derrière le Var ; les Français le suivirent de près et gagnèrent les ports de la Provence. »
Quand Nice était à la Savoie est un texte découvert dans les « Mémoires historiques sur la maison royale de Savoie » de Joseph Henri Costa de Beauregard, publiées en 1888.