En train vers Saint-Tropez est une histoire qui raconte un temps révolu avec la disparition de la ligne du Sud.
» Gare de La Foux : une halte charmante isolée au milieu de grands pins parasols.
Il y a là un croisement de voies. Un embranchement monte vers Grimaud ; un autre descend vers Saint-Tropez, tandis que la ligne principale continue vers Sainte-Maxime en contournant le golfe.
Nous quittons donc notre train miniature pour monter dans un autre non moins minuscule.
Sur cette ligne du Sud, d’ailleurs, tout semble avoir été conçu à une échelle réduite : locomotives, wagons, gares, tunnels ; et le trajet total est de cent kilomètres au plus…
Arrêt Bertaud ! Voici le fameux pin parasol que les cartes postales ont illustré à l’envi. Ce géant unique, heureusement épargné, s’impose à l’admiration par ses proportions colossales.
Que de jolies stationnettes graduent le parcours et dont les noms éveillent des suggestions bien provençales : « Oustalet deis Pescadous, La Bouillabaisse. Le Pilon… ».
Saint-Tropez est vers la pointe du golfe, exposé au levant.
Dès notre arrivée dans la vieille cité, nous avons l’impression de respirer une atmosphère très ancienne tout imprégnée de légendes, d’histoires, d’aventures maritimes.
Et cette impression là persiste en nous, se fortifie tandis que nous parcourons les rues étroites et fraîches aux noms bizarres et étrangement évocateurs, sous la protection de la citadelle.
C’est toute la gloire d’un passé épique que nous racontent les vieilles pierres saurées par les soleils des siècles, marinées par les embruns et les vents chargés de sel. »
En train vers Saint-Tropez est un texte découvert dans le mensuel « Le Var illustré » de janvier 1921.