Brigandage dans l’Esterel est un récit qui rappelle que la traversée de ce massif a longtemps été dangereuse.
» La chaîne de montagnes qui commence à Valescure et à laquelle on donne le nom d’Estérel, s’étend, en forme d’ellipse, du golfe de Fréjus au golfe de la Napoule, près de Cannes.
Malgré la grande route de Toulon en Italie qui traversait l’Estérel dans toute sa longueur, ces montagnes ont été longtemps aussi dangereuses que les gorges d’Ollioules.
De Saussure, le célèbre naturaliste génevois, l’un des premiers qui atteignit le sommet du mont Blanc et qui, en 1787, eut le courage de visiter, à pied, le massif de l’Estérel, raconte que des voleurs, embusqués dans les bois, fondaient sur les voyageurs qui passaient sur la grande route, les dépouillaient et s’enfuyaient dans la forêt.
Forêt, où il était absolument impossible de les atteindre, car, à moins de connaître l’intérieur du bois, comme les voleurs eux-mêmes le connaissaient, on n’y pouvait pénétrer qu’avec une difficulté infinie et une lenteur extrême.
Millin, botaniste et minéralogiste, et qui fit, quelque dix ans après Saussure, un voyage d’exploration scientifique dans les mêmes parages, écrivait à peu près la même chose en 1807.
Aujourd’hui, l’Estérel, qui appartient à l’État, offre aux touristes de belles routes forestières qui relient les unes aux autres les différentes maisons des gardes, et si l’on veut faire l’ascension du mont Vinaigre ou aller coucher à l’auberge des Adrets, de dramatique mémoire, on peut le faire en toute sécurité et en excellente compagnie. »
Brigandage dans l’Esterel est un texte tiré du livre « Les étapes d’un touriste en France » de Jules Adenis, publié en 1892.