Bousculades au Carnaval de Nice

par JMS
Bousculades au Carnaval de Nice

Bousculades au Carnaval de Nice est un nouvel épisode du feuilleton de Passion Riviera sur les Mystères du Carnaval de Nice.

 » Au cours du Carnaval de 1878, la gaieté ne cessa d’animer les principales artères de Nice.

Le soir, pendant le feu d’artifice tiré sur les terrasses, la rue Saint-François-de-Paule et la Promenade du Cours présentèrent, sous une voûte de feu composée de verres coloriés et de lampions multicolores, l’aspect animé d’une mer de têtes humaines.

Foule en folie à Nice

Ce flot était emporté par des remous formidables et dangereux, vers la place de la Préfecture, au milieu des cris des femmes et des enfants bousculés par des bandes chantantes dont c’était un plaisir atavique et brutal de s’amuser du désagrément des curieux.

Et encore, s’il n’y avait que désagrément… Malgré les dangers des bousculades forcenées, on retrouvait chaque année femmes et enfants mêlés aux foules carnavalesques, proférant les mêmes cris d’effroi et s’exposant avec la même étourderie aux incidents les plus affolants.

Il n’en est pas ainsi maintenant qu’on brûle le feu d’artifice sur la pointe des Ponchettes et que la foule possède tout le quai des Etats-Unis et la grève comme amphithéâtre.

Le jeu des moccoletti sur la tribune de la Préfecture surchargée d’invités, donnait l’illusion de petits feux-follets, rapides et changeants, s’affolant dans un tournoiement capricieux, au milieu des cordons des lumières fixes qui éclairaient la place de la Préfecture et des feux de bengale qu’on allumait sur divers points du Corso.

Çà et là, des groupes de masques portant des lanternes vénitiennes, se promenaient dans la foule en chantant.

Feu d’artifice au Carnaval

Cette fois, c’est un feu d’artifice, disait-on avec satisfaction. Stevano s’était distingué.

La pièce principale représentait les armes de la ville de Nice avec l’épigraphe « Nicaea Civitas ». Sur le fronton on lisait : « Vive Carnaval ». Un bouquet de mille fusées termina ce spectacle populaire que les Niçois goûtent fort.

Aucune étincelle maladroite ne vint hâter la fin du pauvre mannequin qui, du reste, ne perdit rien pour attendre.

En effet, la gloire de Sa Majesté Carnaval VI fut réduite à néant et sa carcasse mise en cendres en moins de deux minutes, constata un chroniqueur consciencieux. »

Bousculades au Carnaval de Nice poursuit avec l’épisode « Bain de jouvence au Carnaval de Nice » du feuilleton de Passion Riviera sur les Mystères du Carnaval de Nice.

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