Luttes politiques autour du Carnaval de Nice est un nouvel épisode du feuilleton de Passion Riviera sur les Mystères du Carnaval de Nice.
” Le cortège du Carnaval de Nice prend, en 1875, une grande ampleur.
L’émulation s’accentue parmi les constructeurs bénévoles qui ont acquis de l’expérience ; ils ouvrent l’ère des grands Chars, principalement avec les « Chauves-Souris » ou li ratapignata et « Catherine Ségurane » ; le premier plein de fantaisie, de pittoresque et d’initiative hardie ; le deuxième, imposante construction décorative, plus historique que carnavalesque.
Faire la fête à Nice
Jusque-là, le Corso carnavalesque était un mélange de toutes les exhibitions et un amalgame de toutes les joies de plein air.
C’était à la fois une fête mondaine et une fête populaire, un cortège carnavalesque et un défilé historique, un tournoi fleuri et une bataille de confetti de plâtre, en un mot toute la gamme des réjouissances actuelles concentrées.
En 1875, le Corso tend à prendre un caractère personnel et commence à fixer sa tradition qui le distinguera bientôt des autres Carnavals et le placera bien au-dessus de tout ce qui avait été fait jusque-là, non seulement à Nice, mais à Naples, à Venise et à Rome.
Rivalités politiques à Nice
A ce titre, la lutte entre les deux chars « Les Chauves-Souris » et « Catherine Ségurane » mérite une mention détaillée, parce qu’elle mit en présence deux conceptions contraires, et il faut se réjouir que la conception carnavalesque, que représentaient les « Chauves-Souris », un moment mise en échec par la majorité du Comité des Fêtes qui manqua de clairvoyance, ait fini par triompher, grâce à l’opinion publique.
Et cette lutte eût été charmante si on ne s’était avisé d’y mêler la politique.
Malheureusement, les partis s’emparèrent de l’affaire ; ils envenimèrent le conflit au point de compromettre l’avenir de notre Carnaval et de réduire à néant trois années de fructueux efforts.
Le parti séparatiste, avec M. André, directeur du Pensiero di Nizza, en tête, et plusieurs membres du Comité, parmi lesquels le comte Caraivadossi d’Aspremont, président, se mit systématiquement du côté de « Catherine Ségurane », et les loyalistes ou plus exactement le parti français, prit fait et cause pour les « Chauves-Souris ».
Ce fut un joli vacarme durant quelques mois.
Finalement, le Comité des Fêtes, déjà désagrégé, donna sa démission. »
Luttes politiques autour du Carnaval de Nice se poursuit avec l’épisode « » du feuilleton de Passion Riviera sur les Mystères du Carnaval de Nice.