Un poète niçois s’en va est un récit qui raconte la vie d’Eugène Emanuel.
» Eugène Emanuel naquit à Nice le 28 décembre 1817 et y mourut le 23 avril 1880.
Descendant de toute une lignée de Niçois, il était le petit-fils de Joseph Emanuel, qui fut maire de Nice, sous la Révolution, de 1797 à 1799 et qui mourut cette année-là victime de l’épidémie de typhus qui sévissait alors à Nice.
Serviteur de la justice
Eugène Emanuel, après de solides études au Collège Royal des Jésuites de Nice, une fois ses diplômes de droit conquis, débuta dans la magistrature comme greffier de justice de paix à Villars-du-Var, en 1842.
Il occupa successivement les postes de Saint-Etienne, de Contes, en 1849, et de Nice comme secrétaire de la judicature extra muros, en 1851.
Un décret royal du 16 juillet 1853 le nommait notaire à Nice. Par la suite, il fut greffier du Tribunal de première instance d’Oneille, de Modène, et termina sa carrière comme greffier de la Cour d’Appel de Gênes, où il prit sa retraite en 1875.
Serviteur de la poésie
Si Eugène Emanuel a écrit quelques ouvrages sur l’histoire de Nice, c’est surtout comme poète qu’il nous est connu, car nul ne sut comme lui chanter notre belle Nice, ses riantes collines, sa mer et son ciel.
Poète dans toute l’acception du mot, il a écrit dans un niçois savoureux et impeccable, li Cansoun Niçardi, toutes consacrées au terroir.
Peintre de la vie intérieure, il a décrit puissamment les douceurs du foyer natal, les sentiments du volontaire de 1848, et lorsqu’il évoque notre fin dernière, c’est avec des accents d’une simplicité majestueuse :
Un trau per si casa
Cercan toute la vida
Ma non pouden quielà
Jusqu’à coursa accomplida
Alors un trau
N’en dona lo repau
Mais ce qui domine dans toute son œuvre poétique, c’est ce sentiment d’amour, d’admiration et d’orgueil qu’il a pour sa Nice aimée : La Mieu Bella Niça ; La Pesca ; Segurana ; Beuluec et San Gioan, sont autant de tableaux puissamment brossés, chaudement colorés, véritables modèles de savoir poétique, frappés au coin de la plus pure inspiration. »
Un poète niçois s’en va est un texte issu du journal « L’Éclaireur du dimanche » du 8 juin 1924.