Route dangereuse entre Nice et Gênes est une histoire qui rappelle un temps où voyager n’était pas chose facile.
” Dans les siècles passés la communication entre Nice et Gênes se faisait par un chemin à mulet très pittoresque, mais très-rude et difficile.
Un chemin difficile
Le plus souvent ce chemin, qui datait des Romains, suivait le bord de la mer, mais souvent il le quittait pour escalader les promontoires, montagnes ou rochers, qui s’avancent dans la mer.
Le chemin carrossable qui existe à présent entre Nice et Gênes fut inauguré par Napoléon, au commencement de ce siècle, comme route militaire, indispensable lors de l’annexion de l’Italie à la République française.
Il le laissa inachevé, mais les divers gouvernements qui se sont succédé ont continué les travaux, et depuis longtemps déjà il est fini et livré à la circulation.
Jusqu’à ces dernières années, toutefois, cette route était souvent dangereuse, par suite de l’absence de ponts sur la plupart des torrents et des rivières, et par suite d’éboulements fréquents.
Ces accidents arrivaient surtout après les pluies torrentielles de l’automne et du printemps.
Des pluies torrentielles
Les pluies sont souvent tropicales sur la Rivière de Gênes ; de grandes masses d’eau tombent sur les montagnes, descendent leurs flancs précipitamment, et comblent les torrents et les rivières, entraînant tout devant elles.
Souvent, en passant ces rivières à gué, les voitures, les cavaliers, les piétons, étaient entraînés à la mer, où les malheureux voyageurs trouvaient quelquefois la mort.
Des malheurs de ce genre sont arrivés depuis que j’habite le pays, à Vintimille et ailleurs.
Mais maintenant presque tous les torrents et rivières ont des ponts qui permettent de passer en tout temps, de sorte qu’on n’entend plus parler chaque hiver de ces catastrophes.”
Route dangereuse entre Nice et Gênes est un texte découvert dans le livre “La Méditerranée, la rivière de Gênes et Menton” de Jacques-Henri Bennet, publié en 1880.