La guitare de Menton est un conte local traditionnel qui prône la vertu du travail.
» Il y avait à Menton un jeune homme auquel il vint une forte envie de jouer de la guitare, mais il lui manquait ce qui lui était le plus nécessaire, il lui manquait l’instrument !
Comme il n’y avait point alors les moyens de communication qui existent de nos jours, il n’était pas facile d’en acheter une. Il fallait une occasion quelconque pour aller à Marciana, commune de l’ïle d’Elbe et lieu renommé pour la fabrication des guitares.
Un patron de navire se préparant à partir pour Marciana, notre jeune homme va le trouver, et, le prie de lui acheter une guitare ; le patron lui répond :
A la guitare, ne pense pas !
Après deux ou trois mois, longs pour le jeune homme, le capitaine est de retour et fait la même réponse quand il lui est demandé s’il avait apporté la guitare :
A la guitare, ne pense pas !
Cette comédie se répète une seconde, puis une troisième fois et la réponse est toujours la même :
A la guitare; ne pense pas !
Un beau jour, ayant de l’argent dans sa poche, notre jeune homme tire sa bourse et donne au patron la somme nécessaire à l’achat d’une guitare.
Alors, lui frappant de la main sur l’épaule, le patron d’une voix rauque et forte lui dit :
A présent, je vois que tu veux en jouer ! «
La guitare de Menton est un texte extrait du livre « Essai de grammaire du dialecte mentonnais » de James Bruyne Andrews, publié en 1875.