Visages pâles sur la promenade des Anglais est une histoire qui rappelle que le climat de Nice était jugé bénéfique à la guérison des poitrinaires.
« Sur le Chemin des Anglais, qui n’était encore qu’une piste, des jeunes gens aux cheveux bouclés saluaient d’un geste Byronien les mélancoliques amazones.
Elles cravachaient leurs alezans, afin de rentrer avant l’heure où l’ombre mortelle s’épand sur la ville.
Dans l’avidité passionnée de leurs regards, on lisait la conscience d’une fin prochaine.
Et l’année suivante elles reparaissaient plus pâles et les yeux plus brillants, allongées dans des landaus à demi fermés devant lesquels les cavaliers s’inclinaient très bas, comme des soldats épargnés rendent les honneurs au convoi de blessés qu’ils croisent sur leur route, au soir d’une bataille.
Puis on ne les voyait plus, on n’entendait plus parler d’elles, mais les cimetières du Château, de Cimiez et de Saint-Pierre d’Arène sont encore pleins de marbres sur lesquels, peu à peu, la rouille du temps efface des noms illustres. »
Visages pâles sur la promenade des Anglais est un récit extrait de la revue « L’Archer » de juillet 1934.