Sans chapeau à Nice est un récit qui raconte les risques de marcher au bord de la mer.
« Aux quartiers d’aspect si différent qui constituent la ville, s’ajoute encore un faubourg, dont bien des étrangers, passant rapidement à Nice, n’ont pas même soupçonné l’existence.
Ce faubourg est celui du port, et n’est guère habité que par des marins et des douaniers.
Situé à la base orientale du rocher du Château, il forme comme une ville à part et n’est réuni directement aux autres quartiers de Nice que par la rue Ségurane, aboutissant à la place Napoléon, et par le chemin des Ponchettes, taillé sur le bord de la mer dans la roche vive du promontoire.
Ce chemin, ouvert en 1770, est le plus pittoresque de Nice.
Simple corniche suspendue au-dessus des flots, il commande un admirable panorama de la ville, de la mer, des montagnes lointaines, et nulle part on ne peut mieux contempler la lutte éternelle des écueils et des vagues.
Néanmoins cette belle promenade est assez peu fréquentée, soit parce qu’elle est trop éloignée du centre de la ville, soit parce que les promeneurs craignent d’y être exposés à cette brise violente qui a fait donner au cap le nom de Raouba-Capeou (enlève-chapeau), soit encore parce que le chemin est mal entretenu et que l’une des falaises avancées est occupée par une poudrière. »
Sans chapeau à Nice est un texte extrait du livre « Les villes d’hiver » d’Elisée Reclus publié en 1864.
La place Napoléon est devenue aujourd’hui la place Garibaldi.