Les Casinos errants de Monaco est une relation qui raconte l’histoire des différents lieux occupés par les Jeux dans la principauté.
” Désirant assurer des ressources à ses sujets et, selon la tradition de sa famille, ne pas recourir aux impôts, le prince Charles III accorda la concession d’un Casino à une société ayant pour directeurs MM. Albert Aubert, ancien rédacteur du Charivari, et Langlois.
Cette première société, fondée au capital de 2.500.000 francs s’installa à la villa Bellevue, la seule existant alors à la Condamine.
M. Frossard de Lilbonne prit leur suite et fut bientôt remplacé par M. Daval.
Les nouveaux concessionnaires portèrent en 1858 le Casino sur la place du Palais, dans la maison occupée aujourd’hui par les gardes d’honneur du Prince.
M. Daval s’étant ruiné, le privilège fut repris par la Société Lefebvre, Griois et Cie, formée de plusieurs capitalistes dont le duc de Valmy était le plus en vue. M. Léon Lefebvre en fut le directeur.
La nouvelle Société Lefebvre, Griois et Cie changea encore de local.
En 1860 elle installa le Casino de Monaco à l’extrémité de la rue de Lorraine dans la villa Garbarini, que l’on appelait « la Maison du Général », parce que jusqu’au départ des troupes sardes composant la garnison, elle avait servi de résidence au général qui les commandait.
Ce départ avait eu lieu en 1859, ces troupes ayant été envoyées à l’armée opérant contre l’Autriche.
Mais, dès 1856, en accordant le privilège aux premiers fermiers, le prince Charles III avait stipulé que, dans un temps déterminé, le Casino devait être définitivement édifié sur le promontoire des Spélugues.
Ainsi, en 1862, par une belle journée du mois de mai, eut lieu l’inauguration du nouveau Casino e Monte-Carlo, qui n’était guère lors qu’une villa assez ordinaire.”
Les Casinos errants de Monaco est un texte issu du journal “La Semaine niçoise” du 13 novembre 1902.