Le prince de Galles se bat à Nice est une histoire qui raconte un épisode glorieux du Carnaval.
» Les plus réussies de toutes les fêtes du Carnaval de Nice, celles auxquelles la colonie étrangère prend part avec le plus de plaisir, ce sont, assurément, les batailles de fleurs.
A Nice, seulement, on peut voir ce spectacle inoubliable, sous un soleil de printemps, et sur cette promenade des Anglais, la plus belle qui soit au monde.
Toutes les voitures, landaus, breacks, four-in-hands, cabs, chars à bancs, sont transformées en corbeilles de fleurs ambulantes sur un parcours de six kilomètres.
Les bouquets de roses, de violettes, de mimosas dorés, traversent l’espace, dirigés d’une main sûre, et vont frapper l’ennemi, qui ne proteste pas et répond par des projectiles parfumés et accompagnés d’aimables sourires.
Ces étrangers venus des quatre coins de l’univers, et réunis pendant quelques heures qui, souvent, ne se connaissaient pas la veille et ne se retrouveront peutêtre jamais, sont pour quelques heures des ennemis…intimes.
Au premier rang des combattants, et certainement l’un des plus acharnés, était S. A. R. le prince de Galles, hôte fidèle de Nice.
Debout, sur un breack à quatre chevaux, en veston gris et coiffé du petit chapeau rond classique à Nice, où le chapeau haut de forme n’est porté que par les cochers, le prince a combattu pendant quatre heures.
Au plus fort de la bataille, le breack de Son Altesse s’est arête devant la tribune du jury, et M. Arsène Henry lui a remis, au nom du comité, une charmante bannière d’honneur en satin et or, que le prince a reçue avec une satisfaction non dissimulée.
Le comité ne pouvait choisir un ambassadeur plus aimable pour présenter ce souvenir du carnaval au premier gentleman de l’Angleterre. «
Le prince de Galles se bat à Nice est un texte découvert dans le journal « La Grande Revue » du 10 janvier 1889.