Balzac à Gênes est un récit qui révèle une page d’histoire de ce grand écrivain français.
” A Gênes, je descendis à l’hôtel Feder, qui était autrefois le palais de l’Amirauté.
Dans la cour en marbre, qui forme vestibule, est une fontaine de rocailles et d’eau jaillissante ; l’escalier est large et monumental ; plusieurs salons et plusieurs boudoirs ont encore des plafonds à moulures d’or et à peintures mythologiques.
La propriétaire de la maison, madame Feder, une femme intelligente, vive, éclairée, et qui dirige sa maison comme une Médicis pourrait faire d’un duché.
Elle me montra l’appartement que Balzac avait occupé à plusieurs époques de sa vie.
« Il admirait beaucoup les peintures de son salon, me dit-elle, et m’avait promis de les décrire dans un de ses romans.
Après son mariage, un an avant sa mort, il revint ici.
Malgré sa belle santé apparente, je le trouvai bien changé.
Il me dit un jour que le travail l’avait miné, qu’il mourrait tout à coup ; il ajouta qu’il aurait encore pourtant beaucoup à écrire.
Quand il quitta Gênes, il me donna un de ses ouvrages que j’ai gardé et que je transmettrai à mes enfants. »
Ainsi, je retrouvai la trace de notre immortel romancier à Gènes.“
Balzac à Gênes est un texte tiré du livre “L’Italie des italiens” par Louise Colet, publié entre 1862 et 1864.