Lettre à Catherine Ségurane (4) est une étude où l’auteur cherche à démontrer que l’héroïne niçoise n’a jamais existé.
» En 1642, le Père Giuglaris prononce, à la cathédrale, un sermon où il dit, comme Fighiera, que, en 1543, beaucoup de Niçoises avaient combattu sur les remparts.
Mais le jésuite niçois compare nos concitoyennes de 1543 à des Amazones.
Celles de l’antiquité hellénique ont de fort beaux noms. Et vous n’étiez encore connue que sous un vilain sobriquet.
Or, votre buste a inspiré deux inscriptions, dont nous ignorons la date.
L’une est sur la base. Voici pour la première fois votre prénom et votre nom, que nous ignorions encore ; et, cela va de soi, le sobriquet sous lequel on vous avait connue : « Catherine Ségurane, dite donna Maufaccia ».
L’autre sur la pierre de la niche : « L’Amazone niçoise, alors que les Turcs montaient à l’assaut, courut à leur rencontre, enleva un drapeau et mérita le triomphe ».
L’Amazone ! le triomphe !
Je suppose que le Père Giuglaris, un érudit, y est pour beaucoup.
Ne serait-il pas aussi le père de votre prénom, Madame, et de votre nom ?
En tout cas, l’Amazone rappelle son sermon de décembre 1642.
N’est-il pas probable que ces deux inscriptions furent faites en 1643, pour le premier centenaire du siège de Nice ?
Enfin, un polisson natif de Villefranche se permet d’endommager la sculpture. Notre municipalité la répare en 1653.
A dimanche prochain, Madame, je vous prie, et avec tous mes meilleurs hommages. »
Lettre à Catherine Ségurane est un texte découvert dans la revue « L’Éclaireur du dimanche » du 19 août 1929, sous la plume de Georges Doublet.