L’Héroïne de Nice est un article qui raconte comment les Niçois ont honoré Catherine Ségurane.
» Au lendemain du siège de 1543, il fallut réparer les brèches dans les murailles ébranlées.
Dans ces nouveaux remparts entre la porte Pairolière et le bastion de Saincaire, les consuls firent placer le buste de Ségurane avec l’inscription : 1543 Catarina Segurana dicta donna Maufacia.
Ce buste de marbre n’est point un chef-d’œuvre, mais il est le témoignage indéniable de la reconnaissance de la ville de Nice envers l’héroïne populaire.
En 1653, un gamin de Villefranche, le mutile et la tête se détacha. Le conseil de ville, veille à sa réparation, et à diverses reprises on le restaure avec un soin pieux. Les archives de la cité en font foi.
Jusqu’en 1870, ce buste resta en place.
A cette date, on démolit la Porte Pairolière pour l’agrandissement de la ville. Le buste est oublié dans les décombres d’un magasin municipal. Après diverses vicissitudes, il est aujourd’hui au Musée Masséna et c’est un des souvenirs les plus vénérables de notre histoire locale.
La gratitude populaire n’oublia jamais Catherine Ségurane.
En 1803, la Municipalité lui élève sur le Cours un monument trop fragile pour résister aux injures du temps et des désœuvrés.
Depuis lors, à diverses reprises, de bons Niçois ont eu le projet d’élever à Ségurane une statue qui perpétue son souvenir et consacre une tradition plus de trois fois séculaires.
Il était réservé au Comité des Traditions Niçoises, présidé par M. Gaglio, de réaliser enfin ce projet, à l’aide de souscriptions populaires.
Désormais, depuis ce 25 novembre 1923, Catherine Ségurane aura à Nice, un monument, où elle n’est plus représentée sous les traits de donna Maufacia.
La réalité s est transfigurée : c’est sous les traits d’une beauté fière et énergique que l’artiste M. Ottorino Biaghitti a représenté l’héroïne niçoise.
Ce monument ne pouvait être mieux placé qu’ici, près de I’endroit où il y a 380 ans Catherine Ségurane conquit si brillamment par son héroïsme une place d’honneur dans l’histoire de la cité niçoise. »
L’Héroïne de Nice est un texte troué dans le journal « L’Eclaireur du dimanche » du 2 décembre 1923.